La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) commence à frapper à votre porte ? Que ce soit par conviction personnelle, pour répondre aux attentes de vos clients ou pour anticiper les futures obligations réglementaires européennes, réaliser un diagnostic RSE constitue la première étape incontournable de votre démarche. Mais comment s'y prendre concrètement ? Quelles méthodologies privilégier pour être en conformité avec le cadre européen qui se renforce ?

Bonne nouvelle ! Découvrez dans cet article 5 différentes approches méthodologiques efficaces pour structurer votre premier diagnostic RSE sans vous arracher les cheveux !

1️⃣ L'approche par la matérialité : identifier vos enjeux prioritaires

La première méthodologie, et sans doute la plus structurante, repose sur l'analyse de matérialité. Cette approche, recommandée par la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), consiste à identifier et hiérarchiser les enjeux RSE les plus pertinents pour votre organisation et vos parties prenantes.

Comment procéder ?

  • Commencez par identifier l'ensemble des enjeux RSE potentiels pour votre secteur d'activité
  • Consultez vos parties prenantes internes et externes (collaborateurs, clients, fournisseurs, etc.)
  • Évaluez chaque enjeu selon deux axes : son importance pour votre business model et son importance pour vos parties prenantes
  • Visualisez les résultats sur une matrice de matérialité qui mettra en évidence vos enjeux prioritaires

L'avantage ? Cette méthode permet de concentrer vos efforts et ressources sur les sujets vraiment stratégiques plutôt que de vous disperser. Elle est également parfaitement alignée avec le principe de double matérialité exigé par la CSRD, qui demande d'analyser à la fois l'impact de l'environnement sur votre entreprise et l'impact de votre entreprise sur l'environnement et la société.

2️⃣ L'approche normative : s'appuyer sur les référentiels reconnus

Pour structurer votre diagnostic RSE, rien de tel que de s'appuyer sur des référentiels reconnus qui vous garantiront une conformité avec les attentes européennes.

Les référentiels incontournables :

  • ISO 26000 : la norme internationale de référence en matière de RSE qui couvre 7 questions centrales (gouvernance, droits de l'Homme, relations et conditions de travail, environnement, loyauté des pratiques, questions relatives aux consommateurs, communautés et développement local)
  • Normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards) : les nouveaux standards européens qui découlent de la CSRD. Leur objectif principal est de proposer un cadre de structuration des informations de durabilité.
  • Global Reporting Initiative (GRI) : le référentiel international le plus utilisé pour le reporting extra-financier
  • ODD (Objectifs de Développement Durable) : les 17 objectifs fixés par l'ONU qui peuvent servir de cadre à votre démarche. Comment les intégrer ?

Ces référentiels offrent des grilles d'analyse structurées qui vous permettront d'effectuer un diagnostic complet sans oublier les aspects essentiels. Notez que la plupart des cabinets d'audit RSE utilisent des méthodologies inspirées de ces standards, ce qui facilitera d'éventuelles certifications ultérieures.


3️⃣ L'approche par les risques : anticiper plutôt que subir

La directive européenne CSRD met l'accent sur l'analyse des risques liés aux enjeux de durabilité. Adopter une approche par les risques pour votre diagnostic RSE vous permettra donc d'être parfaitement aligné avec ces exigences.

Les étapes clés :

  • Identifiez les risques RSE potentiels pour votre activité (risques environnementaux, sociaux, de gouvernance, de réputation, etc.)
  • Évaluez leur probabilité d'occurrence et leur impact potentiel
  • Analysez vos dispositifs actuels de maîtrise de ces risques
  • Détectez les lacunes dans votre système de management des risques RSE

Cette approche présente l'avantage de parler le langage des dirigeants et des financiers, en traduisant les enjeux RSE en termes de risques business. Elle permet également d'intégrer la RSE dans les processus existants de gestion des risques de l'entreprise.


4️⃣ L'approche par la chaîne de valeur : ne rien oublier

La réglementation européenne, et notamment le devoir de vigilance qui s'étend progressivement à davantage d'entreprises, exige une analyse des impacts RSE tout au long de la chaîne de valeur. Structurer votre diagnostic en suivant votre chaîne de valeur vous permettra de répondre à cette exigence.

Comment faire ?

  • Cartographiez votre chaîne de valeur complète (de l'approvisionnement à la fin de vie de vos produits/services)
  • Pour chaque maillon, identifiez les principaux enjeux RSE (émissions carbone, consommation de ressources, conditions de travail, etc.)
  • Évaluez votre niveau de maîtrise actuel sur chaque maillon
  • Identifiez les zones de risque et les opportunités d'amélioration

Cette méthodologie permet une vision systémique et évite les angles morts dans votre diagnostic. Elle est particulièrement pertinente pour les entreprises ayant des chaînes d'approvisionnement complexes ou internationales.


5️⃣ L'approche par l'impact : mesurer pour progresser

La dernière méthodologie, complémentaire aux précédentes, consiste à évaluer quantitativement vos impacts actuels pour établir une baseline qui servira de point de départ à votre démarche d'amélioration.

Principaux indicateurs à mesurer :

  • Environnement : bilan carbone, consommation d'eau, d'énergie, production de déchets, etc.
  • Social : parité, inclusion, formation, accidentologie, turnover, etc.
  • Gouvernance : diversité des instances dirigeantes, politique d'éthique des affaires, etc.
  • Sociétal : impact territorial, mécénat, etc.

Cette approche par la mesure répond parfaitement aux exigences de la CSRD qui impose des indicateurs quantitatifs précis. Elle vous permet également d'établir un point de référence pour suivre vos progrès et communiquer de façon objective sur votre démarche RSE.

Conclusion : combiner les approches pour un diagnostic complet

Chaque méthodologie présente ses avantages et ses limites. La solution idéale consiste souvent à combiner ces différentes approches pour réaliser un diagnostic RSE à la fois complet, conforme aux exigences européennes et adapté aux spécificités de votre entreprise.

Attention ! la réglementation est en train d'évoluer, la Directive Omnibus proposée récemment vise notamment à rendre la CSRD plus accessible et moins contraignante pour les entreprises.

L'essentiel est de structurer votre démarche, de l'ancrer dans votre stratégie d'entreprise et de vous faire accompagner si nécessaire par des experts qui maîtrisent ces méthodologies et les évolutions réglementaires européennes.

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